Voilà que bébé a pointé le bout de son nez, et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela s’entend dans la maison. Le sommeil de bébé est une des choses les plus importantes pour son développement mais aussi pour le moral de ses parents ! Entre sommeil, rituels, co-dodo et peurs nocturnes, on vous dit tout.
Le sommeil de bébé, qu'en est-il ?
Bébé va passer beaucoup de temps à dormir les premiers mois de sa vie. Le sommeil permet son développement physique et cérébral. Et comme chaque enfant, son rythme de sommeil est unique.
Jusqu’à ses 3 mois, bébé ne fera pas de différence entre le jour et la nuit. Il dormira alors entre 17 à 20 heures par jour par cycle de 50 min. Ces cycles vont être régulés par son besoin de manger. Parfois, il peut enchainer 2 à 3 cycles d’affilé.
A partir de 3 mois, bébé va commencer à distinguer le jour et la nuit et aura une durée d’éveil plus large. Souvent entre 18h et 22h, ce sera l’heure de sa crise.
C’est à partir de 6 mois, que bébé va commencer à apprendre à faire ses nuits. C’est-à-dire qu’il sera capable d’enchainer 5 à 6 heures de sommeil sans se réveiller. Pour le regret de certains parents, ils peuvent mettre plus longtemps avant de les faire. Chacun son rythme, mais dans ce cas-là, vous pouvez consulter. Si bébé a du mal à s’endormir, c’est parce qu’à cet âge, il a peur de la séparation, cela l’angoisse. Il a alors besoin de ses parents pour s’endormir.
Enfin, entre ses un et deux ans, bébé aura besoin de faire une à deux siestes par jour.
Durant toutes ces différentes phases de développement du sommeil de bébé, il connaîtra plusieurs cycles : lent, profond, de rêves ou agité. Il faut apprendre à les différencier pour ne pas s’en inquiéter.
Favoriser le bon sommeil de bébé
Pour que bébé dorme bien, il lui faut un environnement favorable au sommeil. La nuit, emmaillotez-le jusqu’à ses 2 mois pour lui rappeler les sensations à l’intérieur du ventre et mettez-le dans un petit berceau pour qu’il n’ait pas trop d’espace. Couchez-le sur le dos mais laissez-le trouver sa position seul. Vérifiez la sécurité de bébé : matelas ferme, sans couette ni coussins ni doudou.
Bébé va avoir besoin de faire la différence entre le jour et la nuit. Donc éveillez-le la journée mais privilégiez le calme le soir. La nuit, couchez bébé dans le noir mais laissez pas pour la sieste. Ainsi bébé s’habituera à différencier les deux. Et ne pensez même pas à supprimer cette dernière pour qu’il dorme mieux le soir. Ça ne fonctionnera pas ! La journée, laissez bébé s’habituer à jouer seul, ainsi la nuit dans sa chambre il aura moins peur.
Pour favoriser le sommeil de bébé, il doit comprendre que le lit est un endroit pour dormir, il ne doit donc ni y être puni ni y jouer, cela perturberait sa perception du sommeil. Enfin, l’endormissement est la clé de voute d’une bonne nuit de sommeil. Il faut lui apprendre à s’endormir tout seul, sinon la nuit s’il se réveille, il sera incapable de se rendormir seul et aura besoin de reproduire les conditions habituelles de l’endormissement.
Pendant les cycles de sommeil agité, bébé va gigoter, faire des mimiques, pleurer. Surtout ne vous précipitez pas, il dort quand même. Vous risqueriez de le réveiller et de mal l’habituer.
Rituel pour bien dormir
Le rituel du couché permet à bébé, à partir de ses un an, à apprendre à bien dormir et trouver son rythme grâce à des repères. Le rituel du couché signifie que tous les soirs, vous coucherez bébé de la même manière. En répétant ces gestes, bébé va comprendre qu’il est l’heure de faire dodo. Plus il va grandir et plus ce rituel du sommeil pourra s’allonger. Par exemple, mettez-lui toujours un pyjama pour dormir (mais pas pour la sieste), brossage de dents, fermez les volets et bercez-le en lui chantant une comptine ou en lui racontant une histoire (toujours la même !). La voix de ses parents permet de rassurer bébé, c’est aussi un grand moment de clame, de détente et de complicité. N’attendez-pas qu’il s’endorme pour le mettre dans son lit, il doit apprendre à le faire dedans.
Quand il sera un peu plus grand, lisez-lui des livres qui parlent du sommeil, avec une voix calme et lente qui favorise l’endormissement. Parlez-lui de sommeil, de rêves, de songes, et évitez les histoires qui font peur…
Le co-dodo
Le co-dodo est préconisé par l’OMS jusqu’aux 6 mois de bébé mais il existe sous deux formes : partager le même lit ou la même chambre.
Faire dormir bébé dans son lit permet des premiers contacts forts avec bébé mais ce n’est pas forcément recommandé. Il existe plusieurs dangers tels que le risque d’étouffement par un des parents dans un sommeil profond ou un risque de chute de bébé. Des précautions sont donc à prendre. Premièrement, la température de la chambre doit être adéquate, vos corps vont déjà réchauffer celui de bébé. Le matelas doit être ferme, large et si possible, à même le sol. Si ce n’est pas le cas, disposez des coussins par terre. Surtout, ne mettez pas bébé au centre mais sur le côté du lit sans être au bord. Enfin, ne dormez ni avec couette, draps ou coussin qui pourraient étouffer bébé. Ne faites pas de co-dodo en cas de grande fatigue, de prise de somnifères ou d’alcool ce qui pourrait diminuer votre vigilance.
Bébé a besoin de sentir ses parents mais pas d’être collés à eux. Dormir dans la même chambre a de nombreux avantages. Cela permet de garder le lien avec bébé, facilite l’allaitement, évite la mort subite du nourrisson et de mettre des appareils électroniques dans sa chambre ainsi que de permettre au papa d’être réactif.
Il existe également une alternative entre ces deux types de co-dodo : les co-sleppers. Ce sont des berceaux (ou lit à barreaux évolutif) qui se placent avec des sangles sur le côté de votre lit et qui sont ouverts côté matelas. Bébé a alors son propre espace mais juste à côté de vous.
Enfin, le co-dodo doit être choisi par les deux parents. Il permet parfois de résoudre les troubles du sommeil. Mais un co-dodo prolongé peut nuire à la vie de couple et mal habituer bébé qui ne voudra jamais retourner dans son lit. Il faut cadrer les choses dès le début, en instaurant de nouveaux rituels de couché au fur et à mesure.
Les troubles du sommeil de bébé
Il ne faut pas confondre troubles du sommeil et sommeil agité. Les troubles du sommeil sont les moments où bébé se réveille en dehors de manger. Il a des difficultés pour s’endormir ou maintenir son sommeil. Ils sont alors réguliers mais bénins pour bébé. Seul votre niveau de fatigue en est impacté.
On parle de troubles du sommeil quand ils arrivent plusieurs fois par nuit et plusieurs fois par semaine, durent plus de 20 minutes et durent plus de 3 mois. Ils sont fréquents entre les 1 et les 5 ans de votre enfant.
Les causes sont nombreuses. Cela peut être dû à des insomnies précoces, une insuffisance affective et émotionnelle de la part de ses parents, un couché non encadré ou encore de mauvaises réactions parentales (accourent trop vite, peurs, culpabilité de laisser bébé, etc).
Cela peut tout simplement aussi être dû à des changements dans le quotidien de bébé : séparation, décès, changement de lit, arrivée d’un(e) petit(e) frère (sœur), perte de sa tétine dans la nuit.
Ces troubles du sommeil peuvent être des signaux d’alarmes qui indiquent quelque chose sur bébé : problème physique, angoisses, peurs, etc. Mais ils n’impacteront pas son développement, et rattrapera son sommeil dans la journée.
Les peurs nocturnes peuvent troubler le sommeil de bébé. Elles sont de deux types: les terreurs nocturnes et les cauchemars.
Les terreurs nocturnes
Les terreurs nocturnes apparaissent pendant la phase de sommeil profond de bébé, qui peut se mettre à hurler, s’asseoir dans son lit, avoir les yeux ouverts, être agressif ou encore agité. Néanmoins, il n’aura conscience de rien, pas même de votre présence et semblera absent. Les terreurs nocturnes durent généralement 5 min et tous les signes disparaissent avec elles, ne laissant aucune trace ou souvenir à bébé. Héréditaires, elles peuvent aussi apparaître si bébé se couche plus tard que d’habitude, vit des changements qui l’angoisse ou ne fait plus ses siestes. Surtout, pendant ces épisodes de terreur, ne réveillez pas bébé et évitez de le toucher ou de lui parler. Attendez simplement qu’il se rendorme même si cela peut paraître impressionnant. Le lendemain, n’abordez pas le sujet avec lui, il le fera si besoin.
Les cauchemars
On a ensuite les cauchemars, qui eux sont plus fréquents après 5 ans et qui apparaissent lors du sommeil paradoxal. Ils sont liés aux peurs de bébé, celle du noir, des montres ou encore des bruits. En effet, à cet âge-là les enfants ont beaucoup d’imagination et ne distinguent pas très le bien le réel de l’imaginaire. Mais sa peur, elle, est bien réelle. Surtout ne vous fâchez pas et ne vous moquez pas de lui, bébé a besoin d’être rassuré. Au contraire, parlez avec lui de ses peurs pour qu’il puisse les vaincre, prolongez la routine du soir avec de belles histoires et mettez une veilleuse dans sa chambre. Ne confirmez surtout pas ses peurs imaginaires en rentrant dans son jeu mais racontez-lui celles que vous aviez enfant.
Contrairement aux terreurs, bébé aura besoin de vous pour se calmer. Allez le voir, consolez-le, dites-lui que le cauchemar est parti. Pour finir, évitez que bébé finisse sa nuit systématiquement dans votre lit, sinon il ne sentira jamais en sécurité dans le sien. La journée, évitez les jeux vidéo ou les films qui amplifient ses peurs.